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La société est colonisée par le discours des agresseurs : seulement 1% d’entre eux sont condamnés. L’impunité dont bénéficient les prédateurs sexuels est telle qu’ils peuvent agir en toute sécurité, avoir de longues carrières de pédocriminels, développer des stratégies très bien rodées, et coloniser les espaces qui devraient être les plus sécurisés pour les enfants (famille, école, loisirs, institutions religieuses, lieux de soin et d’accueil, etc.). La « culture du viol » par un habile retournement met en cause la victime et non l’agresseur. La victime c’est la coupable : «elle a menti…, les violences n’existent que dans son imagination ; elle les a bien cherchées en étant provocante, en ne faisant pas assez attention, en ne résistant pas assez à son agresseur… ; elle les a voulu, elle aime être contrainte, etc.»

Les idées fausses ont la peau dure : aux femmes, féminines par définition, de ne pas suivre la mode, de ne pas mettre de jupes, de robes, de ne pas sourire, de ne pas se maquiller, de ne pas se coiffer, etc., pour ne pas provoquer les pulsions sexuelles de ces hommes qui ne pourraient soi-disant pas maîtriser leurs pulsions. Aux femmes de faire attention, de s’autocensurer pour ne pas être ce qu’elles sont : des femmes !

Mais, contrairement aux mythes, les viols ne se produisent pas dans 90% des cas pour ces raisons là. Les viols sont commis 9 fois sur 10 par des proches (un membre de la famille pour plus de 50% des viols sur mineur-e-s, une connaissance, un collègue de bureau, un ami de la famille, un conjoint ou ex-partenaire) et non par des inconnus dans la rue.

Le viol est trop souvent considéré comme un acte sexuel, installant la confusion entre sexualité et violence, et enracine le mythe sexiste d’une sexualité masculine qui serait naturellement violente, pulsionnelle et prédatrice, et d’une sexualité féminine qui serait passive et soumise. Cette théorie mensongère de la "femme passive et soumise" permet de réduire le corps des femmes et des enfants à celui d’objet sexuel.

Le viol est exclusivement un acte d’instrumentalisation et de destruction. Les viols se produisent dans le cadre d’inégalités de pouvoir, ce qui explique que les enfants en soient les principales victimes (51% des violences sexuelles sont subies avant 11 ans), puis les femmes, ce qui explique aussi que les personnes handicapées et discriminées en subissent beaucoup plus (3 personnes handicapées sur 4). Le viol est froidement intentionnel et procède d’une volonté de soumettre, d'exercer un pouvoir en prenant possession du corps d'autrui pour l'instrumentaliser à sa guise. Le viol est avant tout une domination sexiste et un pouvoir sur l’autre.

Les familles nient souvent ce qu’elles savent de l’agresseur (la victime ne garde pas le silence, on la fait taire) parce qu’elles ne veulent pas que la façade familiale explose. Elles privilégient leur « belle image sociale » au détriment de la détresse de l’une/l’un des leurs.

Appel gratuit 3919

(numéro destiné aux victimes de violences et de viols)

Tag(s) : #culture du viol
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