Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les principales victimes de violences sexuelles sont les enfants, les filles étant trois à six fois plus exposées que les garçons.

L’impact traumatique très grave présent chez tous les enfants victimes, au lieu de permettre de repérer qu’ils ont subi des violences, de les protéger et de les soigner, assure au contraire une totale impunité aux agresseurs par un retournement pervers lié à la non reconnaissance des symptômes psycho-traumatiques : les enfants traumatisés seront considérés comme des enfants difficiles, agités, bizarres, peureux, timides, ayant des troubles du comportement, des troubles de la personnalité, des déficiences intellectuelles, des symptômes psychiatriques, etc. On ne cherchera pas la cause de ces symptômes.

Le peu d’enfants victimes qui révèlent ce qu’ils ont subi courent le risque de ne pas être crus (4% des enfants rapportent avoir bénéficié d’un suivi par les services de protection de l’enfance (enquête IVSEA, 2015)), d’être mis en cause et maltraités. Ils sont confrontés à une incompréhension de leurs souffrances et de leurs difficultés, que ce soit de la part de leur entourage et des professionnels censés les prendre en charge. Pire, les symptômes traumatiques qu’ils présentent, sont souvent utilisés pour mettre en cause leur parole. Et lorsqu’un proche ou un professionnel protecteur les croit et essaie de les protéger, il se retrouve, lui aussi, trop souvent mis en en cause et maltraité. Le projecteur est braqué avant tout sur les victimes et leurs protecteurs au lieu de l’être sur les agresseurs, et nous assistons à des raisonnements organisant un déni généralisé des violences sexuelles.

Non seulement les enfants victimes se retrouvent à survivre seuls face à des violences auxquelles il leur est impossible d'échapper, mais ils sont également condamnés, avec des stratégies épuisantes et handicapantes, à survivre seuls aux graves conséquences psycho-traumatiques qu'elles entraînent à court, moyen et long termes (Anda, 2006 ; MacFarlane, 2010), et plus particulièrement à leur symptôme principal - la mémoire traumatique - qui, leur faisant revivre les violences à l'identique, s'apparente à une véritable torture qui n'en finit pas.

Plus de 70% des enfants victimes de violences sexuelles en subiront à nouveau (IVSEA, 2015).

Tag(s) : #Enfants difficiles
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :